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La « pochothèque » mensuelle de la rédaction #42

4 décembre 2025, par Untitled Magazine

La fin de mois est difficile et vous ne pouvez pas vous offrir les livres  ? Pas d’inquiétude, la rédaction d’Untitled Magazine a pensé à vous et vous a concocté une sélection de livres à petit prix mais de grande qualité ! 

La loi du désordre, Philippe Hayat

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Juillet 1914, Paris. Jeanne, brillante élève à l’ENS termine son mémoire. En quête d’indépendance, elle a rompu avec sa famille, opposée à ses ambitions et ses convictions. Pour subvenir à ses besoins, elle écrit comme pigiste à l’Humanité, et côtoie Jaurès avec qui elle partage ses idéaux. A l’opposé, son frère Charles, est - contraint par son père - devenu industriel dans l’automobile et a dû renoncer à ses études pour travailler à l’usine familiale. Jusqu'au jour où ce dernier est mobilisé, et Jeanne fera tout pour le retrouver et le sauver.

Avec “La loi du désordre”, Philippe Hayat restitue avec brio la tension palpable de 1914, marquée par les luttes sociales et la menace grandissante de la guerre. A travers le destin de Jeanne et de son frère, il dresse le portrait d’une France tiraillée entre les espoirs de paix et l’engagement militaire précipitée du pays. Au fil des pages, ce récit parfois un peu dense mais tout de même vibrant met en avant les grands enjeux de l’époque : premiers combats féministes, essor du socialisme, assassinat de Jaurès etc… 

Entre fresque historique et plongée aux côtés d’une génération sacrifiée, ce roman offre un regard puissant sur une période majeure du XXème siècle.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"La loi du désordre", Philippe Hayat, Editions Le Livre de poche, 384 pages, 8,90€

Les semeuses, Diane Wilson

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Rosalie Iron Wing approche de la soixantaine lorsqu'elle décide de retourner sur les terres indiennes de la réserve de Dakhota qui l'ont vu grandir aux côtés de son père. Lorsque son père meurt Rosalie n'est encore qu'une adolescente qu'on place dans le système, elle grandit dans un univers qui lui est inconnu et étrange mais dont elle finit par s'accomoder. Après le décés de son mari, elle décide de renouer avec son histoire, avec ses origines, de retrouver cette petite fille dakhota. 

Diane Wilson donne la parole aux opprimés et aux colonisés dans ce long roman, profondément bouleversement. A travers trois femmes, son amie Gaby qui se bat pour le droit des populations indiennes autochtones, et ses deux ailleules Mary Blackbird et Darlene Kills Deer, Rosalie retrouve sa lignée, sa lignée de femmes. Ce qui le relient ce sont les graines, celles qu'elles ont appris à reconnaitre et à se transmettre. Toutes trois victimes de racsimes et mise à part dans cette société, Diane Wilson leur donne une voix et une vie. 

Ce roman est un hommage aux ancétres de l'autrice, un roman profondément féministe et une page de mémoire pour toutes celles qu'on aura oublié car on aura voulu les effacer dans un premier temps. Hommage vibrant et portrait flamboyant de femmes, c'est aussi un témoignage sur les conditions de vie dans les réserves aux Etats-Unis. 

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"Les semeuses", Diane Wilson, traduit de l'anglais par Nino S Dufour, Editions Pocket,464 pages, 9,60€

Chien 51, Laurent Gaudé

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Zem Sparak est un chien de la zone 3, un policier condamné à traiter de menus larcins et de bagarres nocturnes dans cette zone de la mégapole qu’aucun dôme ne protège des pluie acides et qui n’offre aucune perspective d’avenir. Mais le corps qu’il découvre cette nuit-là est bien différent et un nouveau type d’enquête commence quand il est couplé à Salia Malberg, inspectrice de la zone 2, pour élucider ce meurtre.

Dans cette dystopie où les États en faillite ont été rachetés par des multinationales qui ont divisé les habitants dans trois zones où règnent les inégalités, Laurent Gaudé pousse à son paroxysme un scénario où le privé prend le relai du public rendu incapable. Son antihéros, originaire de la Grèce rachetée par Goldtech, nous fait naviguer ce nouveau monde, hanté par ses souvenirs d’un monde qui n’existe plus.

Alors qu’une bataille politique fait rage et que les deux inspecteur.ices sont bien décidé.es à rendre justice aux mort.es, c’est une plongée vertigineuse dans un monde effrayant qui sous certains aspects semble être celui vers lequel se dirige le nôtre…

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"Chien 51", Laurent Gaudé, Editions Babel/Actes Sud, 304 pages, 8,90€

Persuasion, Jane Austen 

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Anne Elliot est la troisième fille de Sir Walter Elliot. Alors que leur vie va changer quand le pére de famille doit mettre en location la demeure familiale pour conserver leur train de vie, le couple qui va habiter dans la demeure vient avec un fantôme du passé d'Anne. Alors qu'elle était fiancé avec le capitaine Frederick Wentworth, sa marraine intrigue pour les séparer, alors celui disparait. Mais alors que reste-t-il de cette relation 3h après ? 

Ce roman est le dernier achevé de Jane Austen, comme toujours dans ces romans les personnages féminins sont travaillés, même si en accord avec leur époque. Anne est belle, douce et sensible, mais elle sait aussi ce qu'elle ne veut pas reproduire et entend bien mené sa vie comme elle le souhaite. Comme dans tous les romans de Jane Austen, la recherche amoureuse prend une grande place dans l'intrigue mais toujours du point de vue des femmes et pour les femmes. 

Une galerie de personnage compléte la relation d'Anne et Frederick, les soeurs, les cousines et les antagonistes amoureux. Avec son humour et son analyse de la société victorienne, Jane Austen démontre encore une fois son talent. 

"Persuasion", Jane Austen, traduit par Jean-Yves Cotté, Editions d'Hauteville, 384 pages, 7,95 €

L'alphabet du silence, Delphine Minoui
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Götkay est enseignant à l’université du Bosphore, à Istanbul. Des années auparavant, il a conquis le cœur d’Ayla, professeure de français, grâce à un poème. Ils sont jeunes, amoureux et ont une petite fille. Mais Götkay refuse de se plier à la répression du président Erdogan. Et pour avoir signé une pétition de trop, il est arrêté et emprisonné. 

Journaliste d’origine franco-iranienne, Delphine Minoui a choisi le roman pour plonger le lecteur dans la réalité quotidienne de la Turquie, pays dans lequel elle vit depuis une dizaine d'années. Au fil des pages, elle y raconte les conséquences de l’incarcération de Götkay, non seulement sur son présent mais aussi sur celui de son épouse et de leur fille. 
A travers ce récit très personnel, elle retrace l’évolution politique de la Turquie durant ces trois ans et demi, marqués par le durcissement du régime sous la présidence d’Erdogan. Avec une finesse rare et une profonde empathie, l’autrice parvient à entremêler la grande Histoire de la Turquie avec le quotidien de personnages à la fois représentatifs et profondément touchants. 

Grâce à une très belle écriture et une approche humaine, elle donne vie aux enjeux politiques et sociaux du pays tout en distillant une bonne dose d’espoir !

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"L'alphabet du silence", Delphine Minoui, Editions Proche, 261 pages, 8,50 euros

Les aventures de China Iron, Gabriela Cabezon Camara

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Alors qu'elle rencontre Liz et sa roulotte emplie de merveilles, China peut enfin devenir une autre personne : d'adolescente de 14 ans maltraitée par la femme qui l'a elevée et mariée de force à un homme qui lui a déjà fait deux enfants, elle devient China Josefina Star Iron, une jeune femme au désir ardent et à la soif de découvertes insatiable. Les aventures qu'elle nous conte dans ce récit sont celles qui vont faire d'elle celle qu'elle est vraiment.

Avec son chien Estreya, l'Anglaise Liz, partie à la recherche de son mari et de terres sur lesquelles s'installer, et le gaucho Rosa qui s'est enfui d'une concession, China parcourt le désert et des territoires inconnus, en même temps qu'elle apprend à lire, à cuisiner, à s'occuper de bêtes et à aimer... C'est le récit de la révélation d'une jeune femme à elle-même, hautement féministe et subversif en même temps que China découvre comment être avec les autres, au contact de la bienveillance et de l'amour de Liz.

Un roman d'émancipation pour qui veut partir à la recherche d'une liberté amplement méritée !

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"Les aventures de China Iron", Gabriela Cabezon Camara, traduit de l'espagnol par Guillaume Combré, Editions de l'Ogre/collection Sirènes, 14€




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